Loi anti-gaspillage : ce que la restauration collective doit savoir en 2025
- Axel Galliano
- 7 mai
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Chaque jour en France, plus de 32 000 tonnes de nourriture sont gaspillées. Soit près de 10 millions de tonnes par an, selon l’ADEME. Ce fléau n’épargne aucun maillon de la chaîne alimentaire, et certainement pas la restauration collective, où la surproduction est structurelle.
Face à cette urgence écologique, économique et sociale, le législateur a pris position. Votée en 2020, la loi AGEC (loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), qualifiée de “révolution verte”, impose désormais des obligations à des milliers d’acteurs, notamment sur la réduction de déchets.
Son ambition ? Réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025 dans la restauration collective, et d’ici 2030 pour le reste de la chaîne. En ce mois d’avril 2025, il ne reste que sept mois avant l’entrée en vigueur de plusieurs obligations majeures, en particulier dans la restauration collective.
Découvrez les effets souvent méconnus du gaspillage alimentaire dans notre article : La face cachée du gaspillage alimentaire : ce qu’on ne voit pas derrière une assiette jetée.
Mais que dit exactement cette loi ? Qui est concerné ? Et surtout, comment agir sans délai pour se conformer à la réglementation, éviter les sanctions et transformer l’obligation en levier stratégique ?
Quelle est la loi anti-gaspillage dont on parle ?
La lutte contre le gaspillage alimentaire en France a débuté juridiquement avec la loi Garot, promulguée en 2016. Elle a interdit aux grandes surfaces de jeter des denrées encore consommables. Un premier pas.
Mais c’est la loi AGEC, votée le 10 février 2020, qui marque un tournant décisif. Ce texte structure aujourd’hui le dispositif réglementaire le plus complet allant bien au-delà de la seule distribution. Il cible tous les secteurs de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation finale.
Objectif phare : réduire de 50 % le gaspillage alimentaire par rapport aux niveaux de 2015. Et ce, avec des échéances différenciées selon les secteurs : dès fin 2025 pour la restauration collective (scolaire, hospitalière, entreprise), et d’ici 2030 pour les industries agroalimentaires, la transformation ou la distribution.
Il ne s’agit donc plus d’intentions mais de résultats mesurables, assortis d’un cadre de mise en conformité de plus en plus exigeant.
Que contient cette loi anti-gaspillage ?
Souvent réduite à sa dimension “anti gaspillage”, la loi AGEC s’inscrit en réalité dans une vision bien plus large de transition écologique.
Elle repose sur cinq grands axes :
sortir progressivement du plastique jetable,
mieux informer les consommateurs,
lutter contre toutes les formes de gaspillage,
agir contre l’obsolescence programmée,
encourager le réemploi des ressources.
En matière alimentaire, elle impose aux établissements servant plus de 3 000 repas par jour de réaliser un diagnostic complet du gaspillage généré, de définir un plan d’action concret, et surtout de valoriser ce qui peut l’être : par le don, la transformation ou la revente à bas prix. La destruction des denrées encore consommables est désormais strictement encadrée, voire interdite dans certains cas [Légifrance – Code de l’environnement, article L541-15-5].
En complément, l’ADEME met à disposition un outil de diagnostic gratuit pour aider les structures concernées à s’évaluer. Mais il faut le dire clairement : le diagnostic seul ne suffit plus. À sept mois de l’échéance, ce qui comptera, ce sont les preuves d’impact, les plans opérationnels, et la capacité à démontrer une réduction effective des pertes.
Qui est concerné par la loi anti-gaspillage ?
L’un des apports majeurs de la loi AGEC est d’avoir élargi le périmètre des acteurs concernés. Il ne s’agit plus uniquement de responsabiliser les grandes enseignes de distribution, mais bien l’ensemble de la chaîne alimentaire, des producteurs aux collectivités en passant par les établissements de restauration collective.
Les cantines scolaires, les hôpitaux, les restaurants d’entreprise ou encore les EHPAD sont en première ligne. Tous doivent désormais non seulement limiter le gaspillage, mais aussi être en mesure de le mesurer et de justifier de leurs progrès.
En France, la restauration collective représente près de 3,7 milliards de repas servis par an. Et selon le ministère de l’Agriculture, 10 % de ces repas ne sont jamais consommés, faute d’anticipation ou de bonne gestion. Cela équivaut à 370 000 tonnes de nourriture jetées chaque année, dont près d’un tiers provient directement des repas non servis. Ces chiffres, vertigineux, expliquent pourquoi la loi cible en priorité ce secteur.
Loi anti-gaspillage : à sept mois de l’échéance
La loi AGEC ne fixe pas un cap lointain : elle impose des résultats concrets dès la fin de l’année 2025. Pour les établissements de restauration collective, il ne s’agit plus de se préparer à une transformation, mais de démontrer qu’elle est déjà en cours — et surtout, qu’elle est efficace.
Le cadre réglementaire est en train de se durcir. D’ici décembre, plusieurs évolutions sont attendues :
la publication de la norme AFNOR XP X50-291 sur la gestion du gaspillage alimentaire,
la mise en place de dispositifs de valorisation des établissements exemplaires annoncés dans la stratégie nationale, ou encore,
le renforcement des critères environnementaux dans les appels d’offres publics, conformément à la politique d’achat responsable de l’État, telle que détaillée dans le Guide de l’achat public durable de la Direction des Affaires Juridiques (DAJ), qui impose l’intégration systématique de critères environnementaux dans les marchés publics.
Dans ce contexte, on peut raisonnablement anticiper une intensification des contrôles par les autorités territoriales et les agences comme l’ADEME.
En bref, le temps de la sensibilisation est derrière nous. Ce qu’on attend désormais des acteurs, ce sont des plans, des données, des résultats. Il ne s’agit plus simplement d’éviter une sanction : il s’agit de ne pas rater une transformation structurelle, qui touche à la fois aux budgets, à l’image, et au sens même de la mission de service.
Pour mettre en œuvre des stratégies efficaces de réduction du gaspillage, notamment dans la restauration collective, explorez notre guide pratique : Cinq stratégies simples pour une gestion alimentaire durable dans les restaurants collectifs.
Comment Jabu accompagne les établissements à se mettre en conformité (et au-delà)
Concrètement, comment réduire la surproduction quand on ignore combien de convives seront présents et ce qu’ils mangeront ? C’est précisément le problème que Jabu a décidé de résoudre.
En combinant intelligence artificielle prédictive et retour utilisateur en temps réel, notre solution IA anti-gaspillage permet d’anticiper l’affluence, de rationaliser la production, et d’engager les convives dans un cercle vertueux de sobriété.
En quelques semaines seulement, notre IA est capable d’atteindre jusqu’à 95 % de précision sur les prévisions de fréquentation. Cette anticipation permet une réduction immédiate de la surproduction pouvant atteindre 50 % selon les cas.
Mais Jabu ne se limite pas à l’optimisation : nous apportons également des indicateurs de suivi, des rapports prêts à l’audit, une visualisation du gaspillage évité en nombre de repas, en euros et en empreinte carbone, ainsi qu’une application conviviale permettant aux usagers de voter pour leurs menus ou d’exprimer leurs retours.
Lors d’un test réalisé dans cinq collèges, sur une période de seulement 25 jours, ce sont 8 800 repas qui ont été sauvés, représentant 1,7 tonne de nourriture, plus de 226 000 € d’économies projetées et une réduction de 8,5 tonnes équivalent CO₂.
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2025 : transformer l’échéance en levier stratégique
L’approche de la fin d’année n’est pas une fatalité. C’est une fenêtre d’opportunité pour celles et ceux qui souhaitent faire mieux, à condition d’agir maintenant.
À sept mois de l’échéance, il est encore temps de :
Réaliser ou actualiser un diagnostic conforme
Choisir une solution adaptée aux spécificités de chaque site
Former les équipes de terrain à ces nouveaux réflexes
Évaluer les premiers impacts dès la rentrée scolaire
Produire des rapports tangibles d'ici la fin d’année
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